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Allan Leon sur la course de Tryon sep 2018Le 12 septembre 2018 a été la pire journée que l'endurance ait connue, aux Jeux équestres mondiaux de Tryon.
Tout s’est ligué pour que cela soit une catastrophe : une organisation en-dessous de tout ; l’hébergement des chevaux, la piste, le vetgate, l’aire de grooming n’étaient pas prêts la veille de la course, avec ajouté à cela une chaleur et une humidité très préjudiciables pour les chevaux mais aussi pour les cavaliers et leurs équipes. Même le départ fut un faux départ qui a tout de même fait faire 40 kilomètres de plus à certains cavaliers. Eh oui ! Car le balisage était défectueux, et le président du jury ne savait même pas dire aux concurrents s’il fallait aller à droite ou à gauche !
Alors que la troisième boucle se terminait avec un grand nombre de cavaliers disqualifiés pour mauvais métabolisme de leurs montures en raison du climat chaud et humide, la FEI a pris la décision d’annuler la course. En revanche, les quatre chevaux de l’Equipe de France étaient quant à eux en excellente condition et ont terminé cette "demi-course" en parfaite santé. Cela a plongé nos cavaliers dans la déception, l’écœurement et la colère.

Allan Léon sélectionné avec Spirit de Crouz nous a confié son ressenti.

« La course de ces JEM a été un fiasco total, ce qui était à prévoir. La France n’est pas allée à la course test qui a eu lieu en avril pour des raisons financières. Déjà, cette course n’était pas une pré-ride puisqu’elle ne se courait pas sur 160 kilomètres et le climat en avril n’est pas du tout le même qu’en septembre, le pire mois de l’année pour la chaleur et l’humidité en Caroline du Nord. Mais c'était déjà la désorganisation. Nos instances fédérales y étaient et beaucoup de cavaliers présents avaient communiqué aux membres du jury, vétérinaires et organisateurs, les problèmes rencontrés. Mais rien n'a été modifié depuis le mois d'avril. Aucun des officiels impliqués dans l’organisation n’a pris en compte les remarques. Seule chose de changée, la largeur du chemin, ordonnée à juste titre par les Emirats Arabes Unis, qui ont payé ces modifications. »

Les Cahiers du Cheval arabe : Qui a fait le choix de Jean-Pierre Allégret comme président du jury ?
« La FEI, et pourtant ce n’était pas le premier couac du Monsieur. En plus, il ne maîtrise pas suffisamment l’anglais pour soutenir une conversation. Ce qui explique le départ ubuesque de la course prévu à 6h30. A l’heure indiquée nous étions devant la ligne de départ, mais nous n'étions qu'une quarantaine. Il n'y avait même pas la moitié des partants, dont des têtes d’affiche ! Nous ne comprenions pas ce qui arrivait. Nous avons fait remarquer au président du jury, Jean-Pierre Allegret, que tout le monde n'était pas là et qu'il fallait attendre le reste des concurrents ! Sa réponse a été : "Je m'en fiche, je donne le départ quand même !" C'est absurde et minable, je ne comprends toujours pas cette réaction. »

CCA : Les Etats Unis sont-ils un pays où l’endurance est une discipline beaucoup pratiquée ?
« L’endurance ″moderne″ est née aux States, la course la plus célèbre est la Tevis Cup. En revanche la discipline est pratiquée complètement différemment qu’en Europe ou dans les Pays du Golfe. C’est plus du trail, avec beaucoup de dénivelés et une vitesse peu élevée. »

CCA : Quel objectif aujourd’hui pour que la discipline endurance ait la place qu’elle mérite ?
« Malgré l’augmentation des courses et des compétiteurs, la FEI ne donne pas l’impression que l’endurance soit au cœur de ses préoccupations. Cela fait dix ans qu’elle n'arrive pas à régler les problèmes qui surviennent dans des courses aux Emirats Arabes Unis, alors ils ne peuvent pas dire que le bien-être du cheval est leur priorité.
Et, la FEI veut-elle encore de cette discipline en son sein et nous, voulons-nous y rester ? Ce choc doit provoquer un tournant dans notre discipline. »

CCA : L’endurance se sent elle soutenue par la FFE ?
« La FFE a été présente sans discontinuer. Le staff fédéral était là et nous a soutenus toute la journée et lui aussi n’a rien compris en nous voyant arriver au vetgate à cheval, alors que nous venions d’apprendre que la course était annulée. Notre sélectionneur entraîneur, Bénédicte Emond Bon et Sophie Dubourg, la DTN se sont largement exprimées sur le sujet en mettant notamment en exergue l’amoncellement d’erreurs de l’organisation, l’absence de contrôle de la FEI, l’un comme l’autre ne s’étant pas assurés des conditions indispensables pour pouvoir organiser une course de cette envergure. »

CCA : Quel est votre état d’esprit d’aujourd’hui, sachant que vos propos montrent votre détermination à ne pas baisser les bras ?
« Je vais continuer à me battre car je ne veux pas rester sur cette déception et je vais m’employer à faire des propositions dans les jours et semaines qui viennent. Mais, je n’oublierai jamais le 12 septembre à Tryon. »

 Propos recueillis par Françoise Lefort

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