Ces épreuves, intitulées concours « de race » seront jugées rigoureusement sur les standards de race à l’inverse du show traditionnel où la beauté du cheval et le spectacle prédominent. « Avec le nouveau RZUE (Règlement zootechnique de l’Union Européenne), les organismes de sélection de race ont pour mission (comme leur nom l’indique) la sélection de race », explique Stéphane Chazel, président de l’ACA. « Il ne faut pas se voiler la face, les shows de pur-sang arabes, sont de moins en moins populaires et, dans cette discipline, les jugements se font essentiellement sur la beauté de l’animal au détriment du côté fonctionnel du cheval, tandis que, dans ces nouveaux concours, sa fonctionnalité, la symétrie de ses allures seront pris en compte. Les éleveurs ont besoin, pour bien appréhender leur plan d’élevage, que leurs produits soient précisément évalués selon les standards de la race, mais aussi sur leurs aplombs, leur motricité et leur comportement. »

Se détacher des règles du show
Organisé en partenariat avec la SHF, ce nouveau circuit a trois objectifs :
- Rendre le concours de Modèles et Allures attrayant et accessible à tous les éleveurs qui présenteront eux-mêmes leurs chevaux avec pose au carré, un aller-retour au pas et un aller-retour au trot face au jury et une présentation en liberté dans un rond d’havrincourt.
- Utilisation d’une grille de notation détaillée de 15 points, notés sur 10, rappelant le standard de la race et les principaux défauts. Cette grille permettra au public et aux éleveurs de comprendre le jugement et d’appréhender la conformité d’un cheval avec le standard. Les données zootechniques pourront être utilisées pour le travail d’élevage et de sélection.
- A chaque fin de concours une rencontre conviviale entre juges et éleveurs sera l’occasion d’échanger et commenter les notations.

En quoi ces concours seront-ils différents de ceux à orientation endurance ?
« Ils s’en rapprochent dans la présentation, répond Stéphane Chazel, mais la grille de notation sera différente, plus précise sur le standard de race alors que dans les concours de chevaux à vocation endurance le jugement est axé sur le mouvement.
D’ailleurs, dans les concours pour demi-sang, les chevaux, qui sont majoritairement destinés au loisir, seront jugés sur les standards de la race arabe (puisqu’un demi-sang arabe doit avoir au moins 50% de sang arabe), avec en plus un coefficient 2 pour le comportement.
Contrairement aux concours à orientation endurance où les classements sont établis toutes races confondues, dans ces concours de race, les chevaux seront jugés séparément : des épreuves pour pur-sang arabe et des épreuves pour demi-sang arabe. »

L’importance du toilettage
Afin que ces concours soient également des vitrines des races pur-sang arabe et demi-sang arabe, les officiels sont également très attentifs, même s’il n’y a pas de notation de ce point, au toilettage des chevaux et à la tenue vestimentaire des présentateurs.
L’IFCE a d’ailleurs réalisé une vidéo, avec Patrick Pratlong, écuyer du Cadre noir, sur la préparation des chevaux aux concours de modèles et allures : https://www.youtube.com/watch?v=cQDk9KjrAfQ

La mise en œuvre
Ces concours « de race » seront organisés à titre expérimental en 2023 et dans un premier temps, réservés aux chevaux de 1, 2 et 3 ans. Ils seront mis en place par les Associations régionales auxquelles l’ACA a donné délégation pour le contrôle des performances. Ces épreuves auront lieu sur des journées dédiées ou le même jour qu’un concours « Orientation endurance.
« Depuis le lancement du projet, conclut Stéphane Chazel, nous avons été contactés par quelques associations régionales qui se sont montrées très motivées. Le but n’est pas de détrôner les shows traditionnels, ni les handlers professionnels mais de créer des moments conviviaux et d’échange entre juges et éleveurs, afin que ces derniers découvrent les points forts et les points faibles de leurs chevaux et réorientent ou pas leur politique d’élevage.
Les éleveurs de pur-sang qui auront de bons résultats sur ces concours de race, qui se rapprochent des concours d’élevage organisés dans les autres races, peuvent également être tentés par le show et confier alors leurs chevaux à des professionnels afin de les valoriser dans cette discipline. »

Camille Bercy, photos ACA